Apprendre par coeur
Il ne s’agit pas de se parer le cœur pour l’embellir de joyaux factices ; il ne s’agit pas de se parer le cœur pour en barrer l’accès et stagner dans les zones privées du séparé. Non ! Apprendre par cœur, c’est apprendre en tenant compte de l’environnement, saisir avec le cœur ce qui s’offre à nous pour que chacun puisse s’ouvrir au monde avec amour. Rien à voir avec les bourrages de crâne sans saveur. Rien à voir avec l’apprendre par cœur de nos enfances.
Apprendre par cœur, c’est se tourner vers l’autre, individu ou situation ; c’est le regarder, le reconnaître, le respecter pour pouvoir relationner véritablement ; c’est établir un lien qui ne soit pas de subordination, de domination, d’intérêt, mais un lien de reconnaissance aimante qui révèle ce qui est tapi au-delà des mots, de l’apparence et du factuel.
Apprendre par cœur c’est découvrir, se découvrir pour s’ouvrir, s’offrir, et s’épanouir.
Découvre.
Découvre-toi, découvre l’autre, découvre le monde. Car tout chemin de découverte est parcours de reconnaissance.
On ne relationne qu’avec ce que l’on reconnaît, et toute relation positive, négative, attractive ou répulsive vient dire une place, un rapport établi au sein d’une collectivité ouverte ou fermée à la notion d’accueil.
Découvre.
Découvre-toi. Reconnais ton intériorité, identifie tes éprouvés intimes et habille-les de mots ; cela apaise la violence.
Penser est guérisseur, car toute reconnaissance ouvre une porte qui mène au pays de l’autre, ce pays en passe de se révéler doucement.
Apprends par cœur, reconnais ton pouvoir et assume ta part d’évolution.
Lorsque nous campons sur les rives du fleuve adelphique, nous nous coupons du courant qui nourrit la communauté pour cultiver nos jardins personnels en privant les autres de notre contribution.
Participons, contribuons à l’avenir commun en nous donnant avant de prendre, pour faire de l’offre un présent qui cherche à apporter au plus grand nombre, non plus un espoir de solidarité, mais la reconnaissance de notre indissociabilité pour concourir ensemble au meilleur pour tous.
Penser est guérisseur, car toute reconnaissance est un point de connexion. Connectons-nous et apprenons de l’autre, de la vie, de nous-mêmes et de tout ce qui traverse l’existence.
Si les émotions enseignent le goût des choses, si l’analyse et le discernement aident l’orientation et sont à cultiver, toute critique augmente la séparativité, la haine et le rejet de l’autre. Critiquer n’est pas penser, cela brouille le silence qui mène à l’essence et enferme dans un halo de gris qui colore le présent de tristesse, ce manteau qui cache l’âme et son pouvoir d’unir.
Apprends par cœur, découvre les liens qui courent des uns aux autres, reconnais et enseigne ce joyeux parcours du cœur.
C’est un jeu de piste salvateur !