Au-delà du juste
La justesse est un rapport qui s’affiche et témoigne d’une histoire karmique bien souvent inconsciente. Ce rapport entre l’essence et son expression formelle fonde toute existence ; il lie chacun à l’évènementiel dans l’ici et maintenant, mais colle aussi au passé proche ou lointain, car de multiples rencontres initiées dans d’autres vies se poursuivent sans que nous les reconnaissions. Celles-ci forment le lit de nos actualités et portent avec elles les conséquences heureuses ou malheureuses dont bien souvent nous ignorons l’origine.Rivés sur l’apparence, le contexte immédiat, nous nous attachons aux éléments, aux situations les plus visibles, les plus tangibles oubliant que derrière ce monde des formes, existe un monde des causes qui préside à l’ensemble des expressions manifestées par les différents règnes sur Terre.
La justesse résulte d’une adéquation vibratoire entre ces deux mondes, intérieur et extérieur, causal et événementiel. Ne comprendre le visible qu’à l’aune du présent, donne à l’injustice un statut de référence qui valorise la victimite et son emphase. Nous sommes pourtant les semeurs individuels et collectifs de ce qui se cultive dans nos mondes particuliers et communautaires.
Pour construire un monde plus juste, il appartient aux humains de privilégier la résilience plutôt que réclamer réparation quand on s’estime lésé.
C’est ainsi que nous construirons un monde plus juste. En percevant la justesse des situations malgré leur fortune ou leur infortune, leurs fléaux ou leurs bienfaits, nous ajustons en permanence ce qui a été et ce qui est, ce qui est et ce qui doit être. C’est ce que tente la justice en évaluant les rapports entre le pourquoi et le comment ; entre ce qui est correct et ce qui ne l’est pas selon des critères basés sur des valeurs qui se construisent et s’instruisent avec l’évolution de l’humanité.
Ces valeurs sont un aboutissement, une résultante de ce qui graduellement semblait juste à un moment particulier du développement humain. Elles accroissent respect et reconnaissance de l’autre qui s’imposent à tous les étages de notre civilisation, chez celles et ceux qui font des opportunités qui se présentent, l’occasion d’une avancée de conscience
De cet ajustement permanent naît la justice d’aujourd’hui qui applique dans le monde de la manifestation, des critères qui résultent d’un long cheminement que nous avons oublié.
En cela, tout est juste ; tout est l’aboutissement de rapports dont nous ne percevons pas forcément les tenants et les aboutissants. La justesse résulte d’un équilibre qui s’invente en permanence ; elle exprime l’intelligence karmique au cœur des cycles évolutifs intriqués en fractale, qui révélera à terme, le joyau de l’essence humaine.
La justice est une interprétation, un certain regard posé sur la justesse. Quand cette dernière atteste d’un rapport entre cause et effet, entre conscience et forme, la justice juge de ce qui s’accorde ou pas, au rapport de justesse qui fait force de loi, à l’instant T.
La justesse résulte de la magie du vivant à l’œuvre, la justice de ce qu’elle en comprend ; l’une et l’autre travaillent à l’ordonnancement ce que nous intégrons de juste, de justesse et de justice réunies.
Quand un sentiment d’injustice vient rappeler la nécessité d’un juste qui cherche à se dire, chacun peut passer le permis de sublimer, pour rejoindre le côté intérieur de la vie, en comprendre la proposition et en sortir grandi.
Tout ce qui n’est pas juste est dissonant, cherchons donc de plus beaux accords !