Ça coache dur dans les chaumières
Coach sportif, coach de vie, coach spirituel, ça coache dur dans les chaumières. Ça coache et ça encourage ; ça vient souligner le positif, l’exploitable, l’analyse des effets néfastes et le besoin d’y remédier. Ça coache dur et ça marche ! Ça coache dur, car on est sûr que ça peut marcher. Ça coache dur parce qu’on y croit !
Et si le coach ne se substitue pas au coaché, le coaché s’en remet à son coach pour valider d’une certaine façon ses choix et ses non-choix. Le coach vient prendre dans la manifestation la place de l’Autre, du grand Autre, la place de l’âme. Car s’il maintient une certaine distance professionnelle, le coach est plus abordable, plus humain, moins évanescent que l’âme et, cerise sur le gâteau, il répond aux questions qu’on lui pose, même si ses réponses ne collent pas toujours à nos attentes.
Mais l’âme aussi répond ; à ceci près qu’elle nous laisse seul interprète de l’inaudible et de l’invisible qu’elle émet. L’âme nous coache, nous téléguide selon ses plans et nous invite à les réaliser sans emprunter de mots pour le dire. Là, ce n’est plus par l’échange d’espèces sonnantes et trébuchantes que se solde la rencontre, mais par un éprouvé de joie qui en atteste. L’âme est là, invisible dans sa robe d’amour et de lumière, elle soutient, convoque un équilibre entre le présent et le meilleur que nous soyons à même d’actualiser sur la route du devenir. Cet état d’être rend compte d’un parcours, quand bien même nous n’en avons pas noté toutes les étapes.
L’âme est un coach qui sème sa graine d’autonomie, non pour que nous jouions dans la cour de la conscience individuelle, mais sous le préau de nos avancées communes. Tous les métiers d’aide, de soutien, de soins, d’accompagnements disent que nous pouvons nous aider les uns les autres, que celles et ceux qui ont un brin de savoir-vivre peuvent soutenir celles et ceux qui sont en passe de l’acquérir.
Cela n’est pas toujours clair et désintéressé, car il arrive qu’on aide l’autre pour s’aider soi-même, qu’on aime l’autre pour s’aimer soi-même, qu’on accompagne l’autre pour ne pas avoir à affronter la solitude de celles et ceux qui savent que l’âme existe, mais n’arrivent pas toujours à la contacter. Mais rien de grave, car se mettre en place de phare dans la vie d’un autre pour l’accompagner, l’aider à trouver son chemin, c’est une façon de trouver le nôtre, de donner sens à notre existence, en diffusant les paroles d’encouragement dont nous avons pleinement besoin.
On enseigne bien ce que l’on a besoin d’apprendre et ce qu’on est en passe de comprendre. Il est des coachings qui ne marchent pas, parce que parfois, nous sommes tellement différents qu’on ne se comprend pas. Alors on essaie, on essaie quand même, car derrière toutes ces tentatives d’aide, d’entraide, d’accompagnement, ce qui apparaît clairement, c’est que nous avons fondamentalement besoin les uns des autres.
Pas de coach sans coaché.
Pas de livres sans lecteur.
Pas d’individus sans humanité.
Et pas de personnalité sans âme.
Qui pourrait dire après cela que l’adelphité n’existe pas ?
Mais quelle histoire, que notre histoire !