C’est bon signe !

 In La rubrique de Frédérique

Il est des jours où plus rien ne va, des jours où ce que nous sommes nous effraie, des jours où nous réalisons avec insistance, voire avec horreur ce que nous avons été à certains instants de notre existence.
C’est bon signe !

Difficile, épouvantable parfois de voir notre image dans le miroir d’une réalité prise en flagrant délit d’insupportable, a posteriori.
A posteriori, car c’est avec un autre regard, une autre conscience, une nouvelle appréciation que nous scrutons ce que nous avons été, avant d’avoir cheminé jusqu’au point où nous pouvons nous retourner sur le panorama de nos histoires, en revisitant les passages plus ou moins scabreux par lesquels nous sommes passés.

Il y a eu des zones de danger, des zones de vices, des zones de pouvoir, des zones de lâcheté, et d’abus en tous genres. Celles que nous repérons sont avouables et tout ce qui peut être avoué sur la route de l’évolution signe que les rapports entre tous et toutes cherchent à se raffiner pour laisser place au respect.
Parfois nous réalisons que nos empreintes sur les sols arpentés ont impacté l’environnement plus amplement que ce que nous étions à même d’en comprendre alors.
Parfois nos traversées sans conscience furent nocives, affectant l’alentour durablement sans que nous le sachions ou bien au-delà de ce nous pouvions l’imaginer tant nous étions centrés sur notre plaisir, notre désir ou notre frustration immédiate.
Parfois il y a eu de belles rencontres, de belles entreprises, mais lorsque les retours d’effroi nous assaillent, ils prennent une telle place qu’ils occultent notre beauté, ne montrent que ce qui saute à la conscience, et dévoilent tous nos piètres états. Mais l’effroi nous gagne parce que justement nous avons évolué.
C’est bon signe !

À ce point précis, il importe d’oser se regarder sans se condamner. Notre infamie d’hier reconnue aujourd’hui témoigne du chemin que nous avons parcouru. Nos regrets, nos remords ne changent pas la teneur du passé et la culpabilité nous englue uniquement pour que nous prenions la mesure de ce qui ne doit plus être. Uniquement pour que nous ne prononcions pas un non-lieu sur le passé. Uniquement pour que nous nous attelions à ne plus être ce que nous avons été, à acter le nouveau pas évolutif que nous avons posé, à faire de nous un être meilleur que celui ou celle qui s’exprimait hier.

À partir de là, la culpabilité, l’effroi peuvent être abandonnés pour consacrer notre énergie à de plus justes rapports avec nous-même, avec l’autre, les autres, car tout irrespect constaté est un irrespect partagé à divers niveaux d’expression. Nul être qui se respecte et respecte véritablement la vie ne peut se montrer irrespectueux. Le savoir interroge sur notre capacité à reconnaître nos semblables et à vivre en bonne intelligence avec nous-même.

Se parler, se reconnaître, se comprendre et s’accompagner pour trouver une nouvelle note est une voie qui se propose chaque fois que nous n’avons pas été à la hauteur de notre humanité. Chemin de réconciliation, chemin parfois difficile à envisager, chemin que nous avons ensemble à parcourir, entre humains, entre hommes et femmes, entre riches et pauvres, entre nord et sud, entre faibles et puissants. Nelson Mandela et Desmond Tutu en ont donné un exemple avec la commission « Vérité et Réconciliation. »  À nous d’œuvrer à  cette réconciliation chaque fois que cela s’avère possible pour sortir des rancœurs, des rancunes dues à nos multiples erreurs et cheminer vers plus de respect entre tous et toutes.

Instaurons donc ensemble une ère d’attentions et d’égards réciproques, en cultivant le respect, la reconnaissance, le bien vivre ensemble pour donner à nos jours et nos nuits un parfum de nouvelle compréhension.

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