C’est parti mon Kiki !

 In La rubrique de Frédérique

 

Il y a toujours un point de départ, mais un point de départ n’est pas forcément l’origine. Un point de départ, c’est un point d’où l’on part qui ne garantit pas le « où l’on va ».
Le point de départ d’une course, selon qu’elle prend place sur un circuit tracé, n’est pas le même que le point de départ d’une journée. De même, être sur le départ n’est pas toujours facile à accepter, selon que le départ vient dire le trépas, la rupture, la libération, ou une fin de partie qui invite à tourner une page.

Il est sur le départ, dit souvent qu’il en a presque terminé avec ce à quoi il se consacrait ; il est sur le départ, c’est aussi entendre qu’il est temps d’aller le saluer ; il est sur le départ, peut tout autant signifier qu’il a atteint un point de non-retour, ou un point de cessation d’activité. Mais un être sur le départ, c’est aussi un être qui démarre autre chose ; un être sur le départ, c’est un être qui se positionne pour un ailleurs. Où que l’on soit, que le départ marque l’entrée ou la sortie, il vient dire que finalement rien n’est jamais terminé.

Le départ n’est pas un adieu, c’est un changement d’état, un passage à l’action, à l’inaction, à autre chose. Ainsi, à midi ou à minuit, chacun peut se dire à tout instant : « c’est parti mon Kiki ! » C’est parti pour une journée sans soleil, c’est parti pour un projet alléchant, c’est parti pour se lancer dans l’inédit, c’est parti pour reproduire à l’identique les mêmes mouvements qu’hier ; c’est parti pour le rituel, c’est parti pour la routine, c’est parti pour devenir et c’est aussi parti pour être là, à chaque instant en passe de départ permanent, car le départ marque toujours l’entrée ou la sortie. À chaque cycle dans lequel nous sommes pris, il y a un point de départ qui en signe le début et un point de départ qui en souligne le terme.

Et voilà mon Kiki parti pour une nouvelle aventure, ou qui la quitte pour en tirer leçon, se gorger de contentement, de connaissances, de déplaisirs où d’inconscience. Car les départs de début, de fin, les faux départs, les départs ratés, les départs qui, in fine sont des arrivées et les arrivées qui attestent de nouveaux départs, tout cela dans le plus grand des sérieux, vient dire qu’il est utile de se départir de ses cadres de compréhension trop limités pour découvrir quand le départ est une entrée en matière ou une fin de partie.

C’est parti mon Kiki, pour un petit ou un grand cycle au sein du vivant qui témoigne, quoi que l’on fasse, quoi que l’on dise, d’une perpétuelle ligne de fond sur laquelle s’échelonnent de multiples départs qui ouvrent sur d’infinies propositions. Inutile donc de rester prostré sur un quai de gare ; chacun peut à tout moment prendre le chemin d’un embarquement immédiat.
Bon départ, bon voyage au pays où inlassablement, ça commence, ça finit, ça recommence, ça transforme et ça se joue aussi parfois de nos envies.
On est parti mon Kiki, mais on n’est pas prêt d’arriver !

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