C’est pas gagné, mais c’est pas perdu non plus ; et ça c’est important, car si c’était gagné, gagné une fois pour toutes, ce serait fini. Ce serait fini dans un cours du temps qui ne s’arrête pas et qu’il faudrait accompagner pour continuer à exister sans avoir à se parfaire, puisque c’est déjà fait. Damned, quelle destinée !
Mais si c’est pas gagné, l’espace qui reste à combler pour s’améliorer, pour améliorer ce qui entoure, donne le ton des jours qui succèdent aux nuits, et fournit un sens au quotidien.

C’est pas gagné, mais c’est pas parce que c’est pas gagné que c’est forcément difficile. C’est juste qu’il faut essayer, recommencer, se perfectionner sur l’entièreté des domaines d’apprentissage ; et là, il y a de quoi faire, refaire, parce qu’à l’échelle de notre compréhension, la route qui conduit à la lumière est encore emplie d’ombres.
C’est pas gagné d’être bon, c’est pas gagné d’être accueillant, c’est pas gagné d’être innocuit, non ! Mais quel chemin que de se rappeler à chaque instant la nécessité d’aimer ! Quel chemin que d’être présent, et de diffuser une note qui donne à l’espace personnel et collectif une touche de mieux commun !

C’est pas gagné, mais être en marche, et fouler le chemin du mieux, c’est avoir un objectif. Eh oui ! Sans objectif, c’est ni gagné ni perdu ; c’est juste vain ennui attente interminable d’un futur qui n’a pas de visage.
C’est pas gagné, mais c’est jamais perdu, car cela donne raison de continuer avec ou sans besoin. Si l’on commence à interroger le moi, moi, moi ; le qu’est-ce qui est bon pour moi ; le de quoi j’ai envie ou pas, on procrastine ! Car, qu’on le veuille ou non, on y va ! Et ça, on ne s’en rend pas toujours compte, mais cela vient nous dire quelque chose.

Cela vient dire que quoi qu’il arrive, gagné ou perdu, il est une chose qui au final gagne toujours, c’est la vie. Elle est là omniprésente, et traverse tous nos états. Alors, conscient, pas conscient, l’important reste de lui signifier qu’on l’a reconnue, qu’on la salue et qu’on est prêt à danser avec elle ; et là c’est gagné.
C’est gagné pour la journée, la semaine ou l’année ; c’est gagné pour le cycle et le recycle, c’est gagné parce qu’à chaque pas, à chaque avancée, à chaque chute, une étincelle de compréhension s’invite, même quand nous sommes au fin fond de l’adversité.

C’est gagné parce qu’à chaque instant l’occasion de gagner en conscience nous est donnée.
C’est gagné, mais pas de podium, car gagner c’est grandir intérieurement, dans l’intimité des métamorphoses particulières qui se mettent au service du collectif.
Et là, quand on y est, c’est gagné de chez gagné !
C’est bravo ! bravo, encore bravo, parce que, l’air de rien, fallait y aller !