C’est quoi la vraie vie ?
Et c’est quoi une vie qui ne serait pas vraie ?
Drôle de question ! C’est forcément vrai la vie ! Imagine te lever chaque matin avec l’objectif d’engager une fausse vie, une vie qui ne soit pas la bonne, une vie qui n’a rien de vrai !
Imagine l’allant pour t’y mouvoir !
Heureusement, cette question, c’est n’importe quoi, car la vie ne peut pas être fausse. Elle peut être faussée dans l’appréciation qu’on a d’elle, mais elle n’est pas fausse. Elle peut être parsemée d’erreurs, mais l’erreur, y’a que ça de vrai pour apprendre ce qui est ajusté et ce qui ne l’est pas à nos intentions conscientes ou inconscientes.
L’erreur, y a que ça de vrai, car dans la vraie vie, celle des rêves comme celle du quotidien, c’est impossible de tout comprendre tout de suite. On fait forcément des erreurs et c’est heureux !

Imagine si tu savais tout, si tu réussissais tout, imagine vraiment.
Tu n’aurais plus besoin d’apprendre. Fini la curiosité, fini les découvertes, fini les craintes de ne pas y arriver, mais fini aussi l’évolution ; car si tu sais déjà tout, il n’y a plus rien à apprendre. Et si tu réussis tout, tu n’as plus besoin d’essayer, tu as juste à penser que tout est déjà réalisé, et c’est acté.
Mais là, y a erreur ! Là on peut dire, c’est pas comme ça dans la vraie vie !
Penser est un préalable au changement, certes, mais c’est peut-être aussi un préalable au même ; tout dépend de la façon dont on pense. Et dans la vraie vie, on pense bien ou on pense mal ; or la façon de penser, c’est comme la façon de marcher, mieux vaut qu’elle soit logique pour ne pas s’y perdre.

Les problèmes de la vraie vie s’affichent en résultats.
Quel que soit le bout par lequel on l’attrape, qu’on la prenne à l’endroit, à l’envers, à l’apparence ou à la cause, elle nous présente nos erreurs et nos réussites, nos bonheurs et nos malheurs, nos présents et nos devenir, comme des touches de vraie vie possiblement éclairantes.
Ça n’a rien de faux la vie ; ça a juste des airs de faux-semblant quand on n’adhère pas pleinement à sa façon de se présenter. Sous un jour ou sous un autre, dans sa nuit comme dans ses lumières, la vraie vie est celle qui anime, pas celle qui pèse. Car si la vie te pèse, c’est qu’une erreur s’est glissée dans le déroulé de la séquence qu’elle permet d’écrire.

Si la vie te pèse, cherche l’erreur ; c’est elle qui permet à chaque instant de se prendre en flagrant délit de vraie vie, car la vie a ceci de vrai qu’elle est systématiquement occasion d’avancer.
Ici ou ailleurs la vie est toujours vraie, mais ici comme ailleurs, elle n’est pas forcément une Dolce Vita.