Chance ou pas de chance ?
C’est pas la faute à pas de chance, ni la faute à la chance, c’est pas la faute du tout, car il n’y a pas de faute, il y a juste une proposition. Une opportunité à découvrir, à comprendre, une occasion qui invite à s’arrêter ou à continuer. Une erreur qui peut en dire long, mais l’erreur n’est pas faute ; l’erreur signe une possibilité de rectifier ce qui s’est avéré erroné.
Croire que la preuve par 9 est une garantie absolue de justesse est une erreur ; et tant que celle-ci n’est pas prouvée et vue de nos yeux vue, nous restons persuadés du bon résultat de notre opération. Ainsi va la vie ; comme en mathématiques, quand un résultat paraît juste, il cesse de nous interroger. Mais si les résultats de nos actions ne nous questionnent plus, nous entrons dans des contrées de certitudes monotones et parfois même soporifiques.
Les problèmes à résoudre évitent l’engourdissement et l’endormissement sur nos lauriers fanés ; ils exigent que nous cherchions au-delà des réponses trop simples, pour découvrir le petit ou le grand eurêka qui emplit de joie. Car rien n’est plus jouissif que de trouver une solution aux problèmes qui nous importent. Rien n’est plus satisfaisant que la synchronicité qui se présente et déploie l’horizon de façon suffisamment originale pour présenter un inédit qui ne se cherchait pas consciemment.
Il était là, tapi dans l’ombre, attendant secrètement d’être découvert. Il était là, poussant magistralement dans le subtil pour que surgisse un problème capable de l’inviter et d’offrir un podium à sa puissance et à son intelligence.
C’est pas la faute à pas d’chance ni la faute à la chance, c’est l’expression de la vie qui sans cesse propose l’occasion d’aiguiser notre ingéniosité pour qu’elle suive le jeu de piste de l’incarnation ; en passant de tuile en tuile, de tuile en problème, de problème en résultats, de résultats en contentements particuliers, voire même globaux, les symboles de la vérité humaine se découvrent un à un dans des solutions qui mettent l’eau à la bouche et incitent à renouveler chaque matin notre effort pour ne pas succomber à la tentation d’avoir raison, ad vitam aeternam. Car alors, la raison et ses relents d’enfer, enferme, et enkyste les relations et notre rapport au monde. Donner dans la faute à pas de chance, c’est donner dans la plainte. Donner dans la faute à la chance, c’est croire que nous sommes étrangers à ce qui arrive. Chance ou pas de chance sont les deux voiles dont on affuble les inévitables retours karmiques qui incitent à avancer sur le chemin de résolution de l’adversité.
Une fois celle-ci reconnue pour ce qu’elle est, un tremplin pour une pleine réalisation, nous découvrons le courage et la joie d’avancer devant chaque difficulté rythmant le quotidien, car nous savons que des solutions existent et sont à portée de conscience. C’est alors une certitude qui ne nous incite plus au surplace, mais à la recherche de nouveaux modes de transformation. Et là, pas de faute à la chance ou à pas de chance, c’est la faute à personne, c’est juste le résultat de la judicieuse clairvoyance de l’âme qui vient nous faire un clin d’œil.
Sacrée coquine !