Critique n’est pas christique

 In La rubrique de Frédérique

 

Critique n’est pas christique ; pourtant, à y regarder de plus près, ces deux mots ne diffèrent que de deux lettres, un H et un S ; c’est dire que si la critique est HS, le christique peut s’inviter au quotidien, car la critique est un tic, elle est un cri qui vient dire quelque chose de nous, derrière des appréciations positives ou négatives.

La critique insinue toujours une petite note de comparaison dans nos façons d’appréhender le monde.
Est bien ce qui correspond à nos valeurs, à nos normes physiques, esthétiques, mentales et parfois même bancales.
Est mal ce qui s’apparente à nos rejets, à nos jalousies, à nos ambitions non avouées ou à nos opinions pas toujours pleinement éclairées.

La critique est une espèce de discernement brouillé par l’envie que le monde, les gens, les choses soient différents.
La critique, c’est l’anti-contentement qui s’affirme puissamment au quotidien.
On critique celui ou celle qui pense mieux que nous en le dénigrant ou à l’admirant.
On critique celui ou celle qui dit moins bien que nous en le rabaissant intérieurement, sans l’admirer.
On critique la façon dont les autres s’y prennent dans telle ou telle circonstance, car même si nous n’y connaissons rien, nous sommes persuadés que nous aurions mieux fait !

On critique les riches qui n’ont pas de mérite, car la vie leur est facile ; on critique les pauvres qui pourraient se bouger pour se sortir de leur difficulté ; on critique les vieux qui, lorsqu’ils ne nous apportent plus ce que nous attendons, deviennent des boulets. On critique les jeunes qui ne pensent qu’à eux ; on critique les fonctionnaires, les non-fonctionnaires, les curés, les laïcs, les politiques…
Bref, on critique tout le temps, et quand on n’a pas l’impression de critiquer, on râle !
C’est pas christique tout ça !

C’est pas christique, car on se considère comme des entités séparées ; on oublie que nous sommes ensemble dans le même bateau Terre, et que si certains considèrent ce chemin comme une galère, c’est qu’ils n’ont pas encore redécouvert le sens de nos incarnations.
C’est pour le christique pas pour la critique que nous sommes là ! C’est pour le christique, pour nous voir dans tous nos potentiels, pour nous accompagner à aimer que nous sommes ici-bas.

La coopération est une première marche ; c’est une alliance entre parties qui concourent à un projet commun ; mais la coopération est encore une addition d’entités séparées.
Le christique, lui, considère que tout est un ; que nous sommes un ensemble au sein d’une vie une où chacun, chacune en tant que cellule de ce grand Un participe au mieux de ses possibilités au bon fonctionnement du vivant.
À ce stade, le christique n’est plus un cri, il n’est plus un tic, mais l’éthique de l’être qui pousse à accueillir, à comprendre et à embrasser tout ce qui se propose en existence.

La critique nous sépare, le christique nous unit. Alors à choisir, mettons la critique HS pour devenir christique.
À deux lettres près, on y est presque !
Allez, Courage !

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