Devoir d’aimer

 In La rubrique de Frédérique

Aimer, non pour subir le devoir conjugal qui n’était que l’expression d’un dictat masculin imposant à la femme de se soumettre au bon plaisir de l’homme, mais pour répondre à l’injonction biblique qui incite à aimer son prochain comme soi-même.

Là, il ne s’agit pas d’une jauge d’intensité qui quantifierait la charge d’amour appliquée à l’un ou à l’autre, ni d’accorder à autrui une attention identique à celle dont nous nous gratifions ; ce n’est pas une invitation à appliquer une stricte égalité dans la dose d’intérêt accordé au prochain ou à nous même qui nous est suggéré.
Non ! Aimer son prochain comme soi-même résulte de la magie de l’âme, car derrière ces mots, l’âme agit silencieusement pour nous inviter à nous aimer l’un l’autre, à aimer comme UN, comme un seul, comme un unique ; c’est en effet, en ne faisant plus qu’un, que nous concourons au sacre de l’amour, au sacre de l’unité, à la reconnaissance de notre indivisibilité malgré nos spécificités.

L’alter ego considéré comme un même, comme une cellule d’un même ensemble devient preuve d’amour, quand l’épreuve de la séparativité prend fin, quand l’Un s’impose et renvoie toutes les opérations relationnelles au rang d’un passé qui a travaillé vaillamment pour offrir ce présent d’unité. Car l’unité est un présent, la réalité de la présence incarnée, la manifestation du plan qui s’impose sans pourtant rien imposer.

Le devoir d’aimer imprègne l’humanité et l’oriente jusqu’à ce qu’elle découvre le pouvoir d’aimer et envisage consciemment de le faire advenir. Il est une feuille de route qui rassure celui ou celle qui foule le chemin qui mène à l’oubli de soi.
Rien de simple dans cette avancée vers les monts de l’impersonnalité, car aimer son prochain comme soi-même exige que nous abolissions les murs de la séparativité, tout en continuant à rayonner nos qualités spécifiques, sans en tirer gloriole ni satisfaction égoïque.

Mais une vie sans satisfaction vaut-elle la peine d’être vécue ? Une vie sans satisfaction n’est-elle pas un pensum ? Du côté du moi-je, elle semble peu attrayante, du côté du je en passe d’aimer véritablement, elle devient joie de la présence au quotidien qui ne prend plus pour elle-même quoi que ce soit, car tout ce que l’on prend pour soi, on le prend à l’ensemble, au prochain et l’on s’entoure d’un halo d’énergie isolant. C’est ainsi que l’on entre dans une logique de non-amour, en élevant des frontières de conscience entre soi et l’autre.
Ne rien prendre, ne rien attendre, ne rien exiger, juste être en phase avec l’autre, avec l’Autre pour montrer que le devoir d’aimer finit par n’être plus un devoir, mais un chemin de réalisation.
Aimer son prochain comme soi-même. Sacré programme ou programme sacré ?

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