Dis donc à quoi tu penses et je te dirai qui tu es !
Dis donc à quoi tu penses et je te dirai qui tu es !
Car sans même y penser, ce que tu penses donne corps à ta réalité. C’est dire la responsabilité qui incombe à chacun, dans les choix et les non-choix de ce qui préside à toutes formulations. Le savoir implique de s’engager sur le chemin conscient de la création en renonçant à toute forme de plainte.
Car la plainte est passive, même lorsqu’elle revendique ; elle donne à l’autre quel qu’il soit, le pouvoir, voire le devoir d’intervenir, de réparer ou de répondre. Elle isole dans l’attente quand ce n’est pas dans la rancœur ou la rancune.
Or l’acte de penser ne se laisse pas enfermer ; il ne s’abime pas à relayer des redites, et ne recourt pas plus aux plagiats, qu’aux idées éculées. De même, penser n’est pas constater, ni commenter, ni même critiquer, trois activités incessantes du quotidien, qui s’invitent bien souvent, sans que nous le désirions.
Penser, c’est envisager un futur et s’apprêter pour le créer.
Penser c’est prendre le temps d’écouter, de traduire une vibration nouvelle et l’incarner totalement en lieu et place de ce qui n’est plus adapté, de ce qui ne convient plus.
Penser est une urgence, une nécessité, un impératif, car tout ce qui révolte, tout ce qui est injuste, obsolète, archaïque vient dire qu’il faut concevoir un autre possible.
Penser c’est se projeter dans l’avenir, commencer à en dessiner les contours et le mettre en forme.
Penser est à la portée de tous les penseurs.
Mais penser ce n’est pas prendre le contre-pied de ce qui existe ; ce n’est pas un retour de balancier pour rétablir un déséquilibre devenu trop criant ; c’est inventer autre chose, faire descendre dans notre mental, un inédit qui viendra ennoblir les rapports que nous nouons avec le monde ; c’est accueillir dans des esprits libres, sur une terre vierge sans passifs ni a priori, l’inexprimé qui vient à notre rencontre pour se laisser deviner.
« Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous », dit l’Ubuntu africain qui incarne une pensée progressiste ; le monde est aussi le fruit de ce que nous sommes tous et l’avenir est en germe dans nos pensées communes. Penser dès lors devient un engagement incontournable pour celles et ceux qui souhaitent coconstruire le futur.
À chaque instant, nous avons l’occasion de penser, de reconnaître ce qui est et de nous inscrire dans un projet qui concourt à de plus justes relations sur Terre, sans esprit de vengeance. L’interdit au changement est dans les têtes, son autorisation aussi.
Un œil dans le rétroviseur montre l’ampleur de la transformation sociétale qui s’est opérée sous nos latitudes depuis cinquante ans ; voyons comment accompagner qualitativement l’évolution, ici et ailleurs, pour que naissent de véritables rapports humains entre tous et toutes, entre hommes et femmes, entre enfant et adulte, entre animal et humain, entre humains et la Terre.
Penser autrement ce n’est pas panser le présent, mais lui concevoir un avenir.
Dis donc à quoi tu penses et je te dirai qui tu es !