Disponibilité rime avec responsabilité, opportunité, sensibilité, mais aussi avec pénibilité quand elle nécessite attention permanente et soutenue. Au-delà de ces assonances, l’état de disponibilité est le premier pas qui permet une véritable présence à l’instant. Il ne dépend pas de la vacuité de nos agendas, qui pour être un préalable n’est jamais la garantie d’une disponibilité intérieure.
Pour être véritablement disponible, il faut savoir être silencieux. Silencieux sur le plan des émotions, silencieux sur le plan mental.
Pour être véritablement disponible, il faut faire taire nos envies, nos attentes, nos préconçus et nos a priori pour se vouer en toute virginité à ce qui se propose.
Autant dire que la disponibilité impose d’être, avant toute action.

Soyons donc ; soyons donc pour que dès lors, et seulement dès lors, le faire s’articule à ce qui s’avère le plus adapté, à ce qui doit être, loin des velléités, des « il faut », des « yaka » qui trop souvent oublient de prendre en compte le contexte, tant physique que vibratoire dans lequel se déroulent nos petits arrangements quotidiens.

C’est là que disponibilité et responsabilité s’allient pour se faire, l’une l’autre, la courte échelle. Car disponibilité invite à répondre aux vibrations du moment quand responsabilité cultive l’art d’apporter des réponses en souscrivant à l’invitation de sa sœur bien-aimée.
À l’inverse, toute réponse donnée sans avoir pris le temps d’une disponibilité suffisante, répète l’effet hier qui, faute de disponibilité réinitialisée, omet de s’ajuster au contexte sans cesse évolutif du vivant.
Marier disponibilité et responsabilité exige de se tenir au point d’équilibre qui se découvre à mesure que le temps passe, à mesure que s’offre l’opportunité de saisir toujours plus subtilement l’ajustement entre passé et présent, entre ce que qui se perçoit comme essentiel sur l’esplanade du disponible et ce que nous choisissons d’incarner en pleine responsabilité.

Sacrée feuille de route que celle qui nous demande d’adapter en permanence notre action à notre essence, en faisant taire opinions et croyances pour inventer à chaque instant le nouveau rapport, la nouvelle adéquation qui conduit chacun sur le fil des justes relations, à une concorde qui ne manquera pas d’arriver entre tous, si nous épousons les cycles de vie et de mort qui donnent inlassablement l’occasion de réactiver grâce à notre disponibilité ce que nous sommes en capacité de traduire.

C’est là notre responsabilité ! Mourir aux idées passéistes, mourir aux rancunes et aux rancœurs, mourir aux définitions obsolètes, pour chaque fois sentir le souffle du mouvement qui renouvelle grâce au pouvoir de la disponibilité, l’éprouvé de vie qui donne au service sa pleine possibilité.
Soyons et sachons que disponibilité rime aussi avec possibilité.