D’où te vient le doute ?
La civilisation a toujours été le fruit d’un renoncement aux appétits les plus bas. Le raffinement semble aller vers le plus, le plus léger, le plus subtil, le toujours plus qui pousse à terme au consumérisme excessif ; mais les choix qu’il propose, interroge progressivement nos actes y compris les plus anodins. Dans un monde régi par la loi de la thermodynamique, demandons nous ce que nos actes transforment et l’impact de la transformation sur l’ensemble.
Nos avancées, nos possibles, nos échecs, nos espoirs, nos pensées, nos croyances ont-ils un sens ? Peut-on s’y fier ? Entre doute et questionnement, une voie en pointillés qui justifie de stagner ou de cheminer, selon que l’on se perd dans les intervalles ou que l’on s’attache aux pleins qui dessinent le chemin !
En fonction du niveau où se niche le doute, il est source d’avancée ou d’immobilisme.
Quand il vibre sur l’espace émotionnel, il nous précipite dans les affres du « je ne sais pas », qui nous terrassent tant elles suscitent de hoquets quant aux décisions, aux engagements, aux credo auxquels donner crédit.
Le doute, est alors le masque du « je ne vois pas », « je ne peux pas », « je ne veux pas vraiment même si je voudrais bien », « je ne suis pas capable », « et si je me trompais »… bref le doute est le terrain de tous les atermoiements qui nous laissent au point mort quand nous voudrions bien avancer mais sans savoir véritablement quel objectif choisir.
Quand il se loge sur un plan plus mental, déconnecté autant que faire se peut des aléas émotifs, il accepte de ne pas camper sur des certitudes et aide à avancer vers la découverte de plus grandes vérités, vers de nouvelles zones à défricher.
La preuve scientifique dûment démontrée, n’a rien d’une épreuve. C’est une étape qui cherche à être dépassée pour nous conduire plus loin sur le chemin de l’inconnu qui se dévoile.
Le doute est donc autant poison que tremplin selon qu’on se l’applique à soi-même, ou qu’on l’applique aux certitudes qui nous servent de repères mais qui doivent être dépassées si nous souhaitons qu’elles ne deviennent pas des tombeaux ; car à s’enfermer dans des dogmes, nous nous coupons de toute évolution et devenons des zombies parfaitement intégrés dans un monde sans mystère où toutes les réponses nous servent d’alibi pour ne pas changer, pour maintenir en état un existant, ad vitam aeternam.
Sur le fil du doute, nous allons d’un côté ou de l’autre et il importe de repérer le versant par lequel nous l’abordons pour épouser sa face évolutive et non celle qui exige de nous, un statu quo qui ne dit pas son nom.
Le doute dans un cas entrave l’engagement, dans l’autre il l’encourage.
Il nous revient d’aller toujours plus loin, car les thèses et les solutions qui nous servent de repères aujourd’hui ne sont pas définitives. Le doute permet de faire croître la vérité quand il s’attache à la dépasser en ouvrant le champ des possibles ; il l’engloutit quand il se centre sur nous-mêmes et nos craintes de l’erreur ou de l’échec ; là se situe l’errance.
D’où te vient le doute et où te mène-t-il ? C’est la question du jour !