Du souvenir au survenir

 In La rubrique de Frédérique

Tout ce qui survient surgit d’un ailleurs dont on ne sait rien, mais que l’on peut découvrir si l’on ose écouter la voix du silence et traduire ce qu’elle nous murmure secrètement. Le monde des causes parle d’énergie, et chacune de ses manifestations organise le long d’un fil vibrant, des accords qui s’incarnent dans une forme particulière.

Tout ce qui survient dans nos contrées humaines émane de mondes subtils qui se dévoilent à nos sens affinés, purifiés, vierges de souvenirs et de conditionnements.
Le monde n’apparaît pas de la même façon à l’homme, à la femme, à l’oiseau, à la taupe, au dauphin, au chat ou au rhinocéros.
Tout ce qui survient surgit d’un ailleurs et ce que nous en comprenons est fonction de notre niveau d’évolution.

Savoir reconnaître l’amont des choses conduit à l’amour des choses.
Savoir reconnaître l’amont des situations conduit à l’amour des situations.
Savoir reconnaître l’amont de l’existence conduit à l’amour de l’existence.
À l’inverse ne pas considérer le survenir confine au factuel et à l’incompréhension.

L’ignorance de l’amont engendre un regard de méconnaissance sur le monde. Un vent d’absurdité et d’injustice le traverse alors, et colore l’ordinaire humain sans possibilité d’éclairage salvateur.
Ce qui advient paraît alors arbitraire, que la circonstance, la rencontre ou tout autre épisode soit bon ou mauvais ; le sens des choses nous échappe et ce qui est, pourrait être tout autre. Il en résulte un vécu d’insécurité exprimé ou larvé dont le souvenir entretiendra le bon ou le mauvais au mépris des causes qui l’ont engendré.

Sans attention au survenir, les leçons de l’existence ne peuvent être intégrées, les expériences se répètent à l’infini, alimentant des ressentis d’injustices qui cherchent à éveiller notre conscience. Les succès comme les échecs, les épreuves comme les satisfactions qui animent notre quotidien jalonnent la route de l’évolution ; ils sont les panneaux indicateurs des forces à l’origine des situations que nous traversons.
Comprendre ces jeux de forces permet de donner sens à ce qui arrive.

C’est en nous familiarisant avec l’histoire de l’incarnation humaine, et la nôtre en particulier, que nous pouvons comprendre le cours de notre destinée depuis notre première naissance sur Terre, entendre le sens de nos renaissances, nous inscrire dans la grande roue de la Vie et endosser notre responsabilité.
Responsabilité de ce qui nous arrive, responsabilité de ce que nous engageons, responsabilité de la façon dont nous répondons à ce qui est demandé, en oubliant de nous focaliser sur ce petit segment d’incarnation qu’est notre vie quotidienne et son immédiateté.

Le souvenir doit oublier de s’attacher au passé pour le revivifier, mais il lui appartient d’inscrire dans les mémoires, l’évidence du survenir qui engendre ce qui est. Il est des mondes subtils que l’on nomme supra humains ; de là s’organise ce qui nous agite comme un coup du sort quand on ne se souvient plus de notre véritable identité.
Le survenir vient du point d’origine et se décline jusque dans les zones les plus denses dans lesquelles nous séjournons ; il est l’expression du fil de vie que nous réemprunterons pour retrouver l’essence de l’existence ; à mesure que nous comprenons l’amont, nous le remontons, riche de tout ce que nous avons transformé.

Ainsi va la Vie.

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