Équilibr’Âge
Équilibr’Âge, mais attention, Équilibr’Âge avec une apostrophe et un accent grave !
É-Q-U-I-L-I-B-R’Â-G-E, car le  a ceci de grave qu’il engage l’avenir et avec lui tous les âges. D’aucuns prêtent au grand âge le privilège de la sagesse, d’autres n’y voient que l’épithète de la vieillesse ; d’autres encore nagent dans les eaux du grand âge, dans celui de l’âge médian, ou dans celui du temps sans âge que l’on traverse sans conscience, mais aussi sans répit dans l’ignorance de ce que l’âge vient dire. Heureusement que le jeune âge vient parfois bousculer le vieil âge et ses vieux adages mortellement ennuyeux et passés de date. Heureusement que le grand âge vient éclairer de son sage regard l’expérience présente et passée pour mieux accompagner celles et ceux qui les suivent sur la route du temps inlassablement parcourue, depuis des temps sans âges.
Nos âges s’équilibrent dans des « je » divers et variés ; nous apprenons les uns des autres, à chaque âge de la vie, et nous avons à écrire ensemble le grand livre de l’existence, quel que soit notre âge. Grands et petits nous sommes un, avec nos travers, nos plus, nos moins, qu’il convient de tempérer ou alors de booster, histoire de ne pas faire du sur-place dans le bouge-bouge ou dans l’immobilisme. Car le bouge-bouge est un statu quo qui se cache dans l’activité sans conscience de tous les âges, alors que l’immobilisme lui, a tendance à s’installer avec l’âge, sous couvert d’alibis qui se prennent pour vérités. Remercions donc la jeunesse de venir bousculer un peu les a priori du grand âge pour permettre à celui-ci de progresser dans la sagesse de la découverte et non dans l’habitude des partis pris.
Remercions le grand âge de regarder avec compréhension les agirs du petit âge et d’en tirer leçon, car on a toujours besoin d’un plus petit que soi. Mais cela évidemment s’équilibre ; on a également toujours besoin d’un plus grand que soi.
Alors que dire du moyen âge ? Il n’a rien de dépassé ou d’obsolète, il est perpétuellement un passage entre plus grand et plus petit, occupé à intégrer la nouveauté et à comprendre la sagesse du passé. Sacré équilibrage qui demande d’être en permanence sur le fil du temps pour ne pas sombrer dans l’agitation sans conscience ou dans la conscience sans mouvement. Car la vie est mouvement et, quel que soit notre âge il importe de rester en vie dans la vie avec la Vie, pour que l’expérience puisse lui permettre de s’incarner à tous les endroits de la manifestation.
Mais, quel que soit ton âge, tu es là, et ensemble nous foulons la route du temps et prenons que nous le voulions ou non, ses multiples virages. C’est ainsi que tous, toutes, dans un coin de conscience, nous nous délivrons des permis de grandir.
Et là, pas de limitation de vitesse !