Hermétique et au-delà

 In La rubrique de Frédérique

T’as beau essayer, t’es pas hermétique, parce que tu n’es pas dans un bocal dont tu pourrais sceller les bords ad vitam aeternam. T’es pas hermétique, car même enfermé dans un caisson sensoriel, le monde de la pensée, le monde des émotions, le monde des éthers t’effleure, t’affleure et t’infiltre ; il te baigne que tu le veuilles ou non. T’es pas hermétique au paraître et tu ne l’es pas non plus, à tout ce qui est.
Reste à découvrir ce qui est, pour ne plus en être le jouet, mais en devenir l’interprète, le pénétrer et ainsi parler la langue de l’au-delà. Cet au-delà bien présent, que nous réservons aux morts, alors que nous, les bien vivants, les bons vivants, parfois les morts-vivants y avons accès sans le savoir et qui plus est, en libre-service.

L’au-delà interpénètre l’existence, il l’emplit ; il colle à l’éther, il est si proche et si familier que nous ne le percevons pas, que nous ne le reconnaissons pas. Quand subtilement, il se rappelle à notre bon souvenir, nous le reléguons au rang d’étrangeté, le renvoyons vers un au-delà toujours situé hors de nos frontières.
Les morts sont libres, mais ils n’ont plus les mots pour traduire ce vécu d’au-delà qui fusionne avec un Tout, dont les confins s’étendent au-delà, bien au-delà de notre imagination.

L’au-delà, contrairement à ce que sa dénomination nous en dit, est au-delà autant qu’en deçà, qu’en soi, car rien dans l’existence n’est jamais séparé. Dans l’en-soi, un échantillon d’au-delà séjourne incognito pour nous animer et se laisser approcher.
L’au-delà est une plénitude énergétique à laquelle nos perceptions nous donnent accès. Il est en toi, en moi, en nous, il est là si proche, si présent, si familier qu’il nous échappe ; nos limites et notre cécité en font un au-delà mythique, mystérieux ou angoissant selon la charge affective que nous lui prêtons.

Au-delà du pensable, au-delà du monde dans lequel nous nous mouvons consciemment, il est des lieux sans espace-temps, sans forme, qui attendent d’être pénétré pour nous livrer leur mystère. Mais le mystère n’est pas au-delà, il siège dans notre en deçà, comme dans notre difficulté à repérer et à circonscrire la nature de sa substance omniprésente.
L’au-delà est l’organisme qui nous contient, et dont les contours nous échappent. Car, il y a toujours un au-delà de nos cadres qu’il s’agit d’explorer si nous ne voulons pas être en deçà de nos possibilités. Il y a toujours un au-delà à dévoiler si nous sortons des quant-à-soi et du confort de l’en-soi qui confine dans nos intérieurs, justifiant nos « sur-place ».

C’est en passant par l’exploration de l’au-delà du visible, du compris, du senti à l’intérieur de nous, que nous pouvons atteindre un au-delà et faire ainsi le pont entre l’extérieur et notre petit intérieur. L’au-delà est une invitation permanente à dépasser le connu, pour plonger dans ce que l’inconnu recèle de bon de bien de vrai à révéler à l’infini, en foulant le sentier.
Mais qu’y a-t-il au-delà de l’infini ? L’en deçà ?

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