La mort est un passage

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« RIEN NE SE PERD, RIEN NE SE CRÉE, TOUT SE TRANSFORME »

Ce principe qui nous vient de la thermodynamique s’applique à toutes les choses de la vie. Chaque étape nouvelle implique l’abandon ou la transformation de la précédente ; ainsi nous mourrons sans cesse à d’anciens états  pour croître en conscience, en expérience, voire en sagesse. Un monde sans mort serait un monde figé, craquelant sous les valeurs et les principes ancestraux ; un monde empoussiéré, surpeuplé, où les ressources viendraient à manquer ; la croissance  des végétaux, des animaux, des humains seraient telle que nous en serions asphyxiés. En cela, la mort est notre salut. Nos croyances, nos idées, nos lectures, nos intérêts, nos corps, nos savoirs et nos sens évoluent à moins que nous ne soyons cristallisés et prisonniers de l’immuabilité d’un « hier » érigé en vérité absolue ; cela arrive parfois  à l’échelle humaine, à l’échelle sociétale mais nul ne peut nier l’évolution des civilisations et personne aujourd’hui ne peut plus affirmer que la Terre est plate.   La vie est cycle, flux et reflux, inspir et expir où se glissent des temps de suspend ; chacun sait que le printemps succède à l’hiver, chacun voit en automne la magie des couleurs qui précède la chute des feuilles, et les fanaisons naturelles.   La traversée des deuils, l’abandon des liens ( privés, professionnels, régionaux..), le renoncement  aux habitudes physiques, émotionnelles ou mentales sont perçues comme des épreuves, vécues parfois comme des instants dont on ne se remettra pas, tant le déchirement est grand face à la perte de nos attachements. Mais tout naît, croît, vit et s’éteint quand le temps est venu, pour que de nouveaux rêves, de nouvelles aventures, de nouvelles existences viennent en relais des nôtres, poursuivre le chemin du vivant. Les deuils et les chagrins suivent le même rythme de naissance et d’effacement. La nuit s’apparente parfois à un tunnel,  les souffrances et les peines liées aux diverses pertes nous plongent dans un espace où nul espoir ne brille ; c’est alors,  à chaque être concerné que revient de franchir ce cycle de douleurs avant que renaisse le  goût de vivre qui s’était estompé.   Il en est ainsi de nos rêves, de nos aspirations, de nos relations, de nos existences. Vie et mort sont des passages et nous sommes des passeurs. A quels ponts oeuvrons nous au quotidien ? En quoi sommes nous des portes pour que s’incarnent de nouvelles visions, de nouvelles vibrations, de nouveaux possibles,  une nouvelle éducation, un sens du partage et de la responsabilité croissants ? C’est grace à l’humus des générations passées que se sont inventées les valeurs de notre siècle et nul doute, que celles ci auront à  se retirer au bénéfice de plus d’ouverture.   Le savoir augmente notre responsabilité, il élargit le chemin de notre conscience. Qu’avons-nous à apprendre, puis  à transmettre de toute situation ? La perfection se construit de cycle en cycle et c’est en accompagnant la mort que nous  servons la Vie.

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