Le gué de la guerre

 In La rubrique de Frédérique

 

Le gué de la guerre résulte de notre propension à être sur le pied de guerre ; il est un passage pour atteindre l’autre rive. Car après s’être mis sur le pied de guerre pour mille et une raisons toutes aussi justifiables les unes que les autres, après s’être engagé sur le champ de bataille, après s’être trouvé dans l’obligation de traverser le fleuve du vouloir pour soi et après avoir affronté les courants agités de l’évidence d’avoir raison, nous voilà au milieu du gué à nous demander, mais à quoi ça sert tout ça ?

À quoi ça sert de défendre des frontières artificielles que les individus ont érigées sur une Terre qu’ils habitaient tous ? À quoi ça sert d’avoir privatisé le sol, l’espace, les mers ? N’est-ce que pour défendre ce qui est devenu notre propriété ?
À l’aune d’une vie humaine, le monde se comprend d’une certaine façon. À l’aune d’une population, il se comprend d’une autre façon. À l’aune de la planète, il se perçoit encore différemment, et à l’aune du système solaire, on peut se demander à quoi ça sert d’être sur le pied de guerre, à quoi ça sert de passer le gué en se déchirant pour des acquis ou des avoirs éphémères.

La guéguerre, le gué de la guerre parlent d’errance.
La vision globale, la vision de notre communauté profonde s’est estompée peu à peu pour une vision communautaire, communautariste, où chacun défend sa petite société, sa petite commune, son petit espace, imaginant que l’essentiel s’y enracine. Or l’essentiel est ailleurs, il n’est pas dans ce que nous avons à défendre. L’essentiel est dans ce que nous avons à gagner, pas pour le prendre sur ce qui appartient à l’ensemble, mais pour lui donner toute son importance.
C’est en humanité que nous devons croître, pas en disparité ; c’est en développant un sentiment d’appartenance humanitaire que nous comprendrons que la guerre date d’un hier qu’il convient de dépasser.

Mais avant de le réaliser, il faut se trouver au milieu du gué pour éprouver le à quoi bon, le à quoi sert la guerre, les guéguerres entres proches et non proches, si nous sommes tous sur le même bateau Terre. Quand nous prenons un peu de hauteur, nous réalisons que nous sommes les cellules interdépendantes d’un même corps, indissociables les unes des autres quoi qu’en disent les apparences.

L’humanité a besoin de tous et de toutes pour que l’esprit de paix s’incarne chez celles et ceux qui cherchent encore à se battre pour ou contre quelque chose ; l’humanité est en passe de signer un traité de paix qui ne sera pas un compromis acceptable par toutes les parties, mais un pacte d’alliance qui unira l’ensemble des hommes et des femmes qui peuplent la planète. Le gué de la guerre, finalement c’est ce qui permet de dire un jour : stop, arrêtons-nous et œuvrons pour la paix, pour l’unité, pour amener ici-bas la joie d’être, plutôt que le plaisir d’avoir.
Le gué de la guerre a ceci de gai qu’il mène à la lumière ; et ça, faut pas l’oublier dans nos tourmentes guerrières !

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