La lumière a noyé la lumière
La lumière a noyé la lumière.
Depuis le siècle des Lumières, elle ne cesse de croître. La fée électricité s’est invitée dans les chaumières puis dans nos extérieurs.
En Occident, la lumière que les hommes installent voile celle des cieux et de la Voie lactée. Elle témoigne du halo de pensées qui nous enferme tant nous sommes centrés sur nos existences, avide de connaissances et de consommation variée.
L’éclairage de nos vies se ramifie, s’exprime sous divers états, mais sa fréquence se stabilise au point de n’éclairer que le passé ou un futur qui s’élabore sur des appétits repus et des repentances d’hier.
L’homme, bien souvent, ne pense qu’à lui-même ; si aujourd’hui des individus se mobilisent pour la Terre, c’est souvent leur avenir sur Terre qu’ils défendent et non celui de la Terre.
Quelle Terre allons-nous laisser à nos enfants, quelle Terre allons-nous laisser aux Terriens et non quel soin apporter à la Terre pour ce qu’elle est fondamentalement ?
C’est un début, une prise de conscience éclairée, éclairante pour peu que nous penchions nos lumières sur ces sujets qui découvrent l’interdépendance des parties et du Tout sur l’ensemble des plans de la manifestation.
La lumière ouvre la voie qui mène à des lendemains radieux. Elle permet de se diriger, de faire des choix, de vérifier le bien-fondé de nos engagements et de les rectifier s’ils viennent à manquer de clarté.
La lumière alimente nos pensées, mais combien d’idées lumineuses portons-nous au quotidien ? Et qu’éclairent-elles vraiment ? Sont-elles des eurêka qui nous font regarder le monde autrement, des découvertes qui ouvrent un champ de possibles, un regard sur une note d’optimisme, une lueur d’espoir qui donne le goût d’entreprendre, ou un sempiternel éclairage de ce qui aurait pu être, de ce qui nous manque, de ce qu’un autre fait ou ne fait pas pour donner à nos quotidiens un air de satisfaction.
Les idées selon leur source d’émission émotionnelle, mentale, essentielle confortent dans nos acquis ou repoussent les frontières du défriché.
À défaut d’être défricheurs, nous sommes en friche, attendant des autres qu’ils cultivent nos champs pour nous nourrir et refusant la responsabilité d’assumer ce que permet de voir la lumière.
Car voir c’est croire, voir c’est penser, voir c’est comprendre, voir c’est concevoir, voir c’est choisir, voir c’est décider à condition d’ouvrir notre compréhension, de reconnaître nos peurs, nos jalousies, nos avidités et de chercher à les transformer en amour et en coopération.
Qui ne dit mot consent et qui ne voit pas cautionne.
Bien souvent nous refusons de voir pour éviter d’avoir à trancher et nous s’engager sur un chemin qui sortirait de nos zones de confort.
Apprenons à nous déplacer dans l’espace de l’éther, comme des particules lumineuses et créons dans l’espace du mental, les figures du devenir que nous souhaitons voir s’incarner. Ainsi va la lumière…