Mentir, c’est trahir
Mentir c’est trahir, mais c’est avant tout se trahir ; c’est ne pas assumer aux yeux d’un autre ce que l’on pense, ce que l’on agit, ce que l’on dit ; et ça, c’est dommage !
Mentir c’est se trahir ; c’est se conformer à l’image que nous pensons attendue, alors qu’elle ne nous ressemble pas.
C’est être à côté de ses pompes, à côté de son reflet. C’est échapper à la responsabilité d’être pleinement ce que l’on est, sans faux-semblant. Cependant, plus nous sommes vrais, plus nous discernons avec clarté la prochaine étape de conscience à atteindre.
Mais si mentir c’est se trahir, cela dit quelque chose de notre dépendance à la norme, à la peur, à l’attente et désigne ce qui invite à prendre le masque de ce que nous ne sommes pas. En avançant masqués, nous nous construisons de guingois.
Eh oui ! mentir c’est construire sur des sables mouvants, c’est emprunter des chemins qui semblent conformes alors qu’ils ne le sont pas ; c’est croire possible d’édifier sur de fausses notes des justes relations, c’est tromper ! Tromper l’autre autant que soi-même, car à s’ajuster au paraître, on perd le goût de l’être.
Mentir c’est se trahir, c’est se tromper et c’est s’illusionner quand nos mensonges s’habillent de certitudes. On se ment pour ne pas aller voir au-delà de nos vérités ce qui pourrait venir déstabiliser l’édifice de nos croyances.
Se mentir, c’est s’imaginer insubmersible, se croire supérieur, rejeter sur l’autre la responsabilité de ce que l’existence propose, ou se croire « obligé de, obligé de ci, obligé de là » pour justifier nos pensées nos paroles et nos actions.
Pourtant, à chaque instant nous sommes invités à traduire l’essentiel. À chaque instant, il est opportun d’assumer nos priorités et de prendre la mesure de ce qu’elles sont pour nous situer sur la voie qui mène à l’impersonnalité.
Tout est là pour nous permettre de lire sur le tableau de nos avancées, les étapes parcourues et celles qui restent à rejoindre. Inutile donc de vouloir être ailleurs qu’à sa place, car la place que nous occupons est la meilleure qui soit pour que nous puissions concourir à l’œuvre commune.
Inutile de se mentir, c’est se trahir et trahir la communauté, car nous faisons semblant de travailler pour tous, alors que nous ne jouons que du pipeau désaccordé.
Mentir c’est se trahir, mais réaliser l’ampleur de nos mensonges donne l’occasion de cheminer un peu plus avant sur le chemin de la vérité intérieure.
Même les mensonges sont une occasion d’évoluer, car on ne peut pas trahir ni se trahir indéfiniment. Quand on le réalise, une seule solution : rectifier !
C’est ainsi qu’en visitant notre terre intérieure, nous découvrons une nouvelle vérité à incarner.
Le travail humain est une œuvre alchimique à parfaire pas après pas et là, faut pas se mentir faut juste le faire !
Sacré programme !