Selon qu’on l’écrit en deux mots ou en un, avec un R ou avec deux, mystère comme miss Terre nous conduisent sur des voies contrastées.
Rien d’anormal pour mystère qui avec son accent grave et son air esseulé, n’a pas encore trouvé réponse à sa question.
À l’inverse, miss Terre du haut de son titre de miss s’imagine arrivée au sommet alors qu’elle n’a encore jamais existé.
Il y a eu miss Univers, miss Monde, miss ci, miss là, mais pas de miss Terre pour éviter de verser dans l’habitus d’un concours éminemment subjectif et totalement sans intérêt du point de vue de la conscience.

Laissons donc sur le parvis de nos temples intérieurs miss Terre l’inexistante, pour pénétrer les mystères de la vie qui invitent à chaque instant à voir le monde et ses animations comme une œuvre en création à reconnaître, puis à accompagner pour épouser le train du nouveau en marche inextinguible.
L’habitude est un anti-mystère ; une esplanade du connu, reconnu, archi connu si dévitalisée qu’elle n’attire plus l’attention. Rien de neuf dans une Terre, dans une journée sans mystère, si ce n’est le déroulé d’une Terre ou une journée ritournelle. Une journée où l’on se couche identique à ce que nous étions au lever. Identique en conscience, en connaissance intérieure ou en taux vibratoire. Une journée sans interrogation, sans idée lumineuse venues troubler ou animer le cours d’un quotidien tout tracé.

Mais quand il s’insinue, le mystère n’est pas toujours excitant, ni même enivrant ; il époustoufle simplement dès que l’on regarde le monde au-delà du routinier.
La rose a des épines…mystère
Les nuages dessinent des formes dans le ciel…mystère
L’herbe déforme l’asphalte…mystère
Le sourire du passant nous émeut…mystère

Il y a une foultitude de faits, d’aventures qui ne nous surprennent plus, bien qu’ils soient l’expression des mystères de la vie que nous laissons échapper. Tout, autour de nous, affiche une once des mystères à l’œuvre à travers et au-delà le visible. Tout, autour de nous, invite à comprendre plus avant ce que nous croyons connaître. Mais… tant que nous croyons connaître, nous restons dans des limites qui barrent la voie à l’inconnu.

Depuis quand n’avons-nous pas été étonnés ? Véritablement étonnés ?
L’étonnement est un allié du mystère. Prendre les choses côté apparence, avant même de se demander la raison de leur présence, c’est renoncer à explorer les mystères.
Celui ou celle qui se lève à nos côtés chaque matin est un mystère ; l’ami-e que nous côtoyons de temps à autre est aussi un mystère ; ne faisons pas comme si nous savions tout de lui ou d’elle. Ne faisons pas comme si nos trajets étaient de sempiternels mêmes, vierges de tout possible à découvrir.

Quitter le monde du mystérieux pour se laisser absorber par celui de l’habitude et s’en satisfaire est pourtant un mystère. Car à quoi bon vivre, si rien jamais ne vient interroger notre lot quotidien ?
Si rien jamais ne nous propose d’aller plus intimement dans les profondeurs de ce que la vie expose ?
C’est pourtant en allant au cœur de tous les mystères que nous deviendrons tous, non des miss Terre, mais des misses et des misters Terre, ces habitants de la planète qui cherchent sans compétition aucune à percer ensemble le mystère de l’unité sur Terre.
Et là, s’agit pas de se bercer d’habitude !