Ne pas avoir peur d’aimer

 In La rubrique de Frédérique

Ne pas avoir peur d’aimer ? Fastoche quand il s’agit d’aimer le chocolat, un paysage, un film, une activité, un projet ou même un alter ego…
Beaucoup plus difficile, lorsqu’aimer propose de renoncer aux petites satisfactions personnelles pour devenir l’intermédiaire de ce qui doit être, sans attente de bénéfice particulier.
Quand l’amour quitte les rives de l’appréciation, pour toucher celles de l’unité, il n’attend plus rien pour le soi séparé ; il fait Un avec l’alentour, sans pour autant donner dans l’indifférenciation.
En reconnaissant toutes les spécificités qui s’allient pour s’ordonner et s’accorder dans un tableau, en prenant soin de chaque pixel de couleur, et en concevant qu’ils sont tous indispensables pour donner à l’ensemble sa teinte de plus belle réalisation, nous progressons lentement dans l’approche de l’amour.

Oui, mais voilà, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Être Un sur le papier, cela s’envisage sans grandes difficultés ; mais faire Un avec son voisin de chambre, son voisin de palier, son voisin d’état, son voisin de continent s’avère beaucoup plus ardu, car l’autre apparaît d’emblée dans sa différence.
Comment dès lors, aveuglés par l’apparence, reléguer aux oubliettes les frontières ou les fossés qui nous éloignent ? Comment percevoir notre communauté fondamentale dans le fracas des moi, moi, moi en quête d’avoir plus que les toi, toi, toi qui revendiquent également ?

Drôle d’existence qui oublie que nous avons un univers en partage et qu’il nous revient de le magnifier. Drôle d’existence qui, plutôt que de révéler notre indissociabilité fondamentale, s’accorde à défendre des prés carrés qui attachent et s’attachent à cultiver le séparatisme.
Plutôt que de nous regarder avec défiance, aidons-nous les uns les autres ; c’est un premier pas vers la reconnaissance de tous et de chacun. Aidons-nous les uns les autres, non pour vivre dans une uniformité aliénante, mais pour explorer ensemble ce que la Terre offre sans compter. Aidons-nous les uns les autres et veillons à ne rien prendre égoïstement pour ne pas risquer de nous octroyer un bien au détriment d’autrui.

Le monde se donne, mais certains s’en approprient des bouts, privant les autres de la capacité de jouir profondément de l’Unité qui préside initialement à tout ce qui construit l’existence. Celle-ci n’est pas un décor, c’est un terrain qui invite à pénétrer la trame qui la sous-tend, et incite à percevoir l’Un dans son expression permanente et absolue, au-delà de ce que nos sens trahissent.
Le monde se donne et se partage sans calcul pour que chacun découvre le pouvoir pacificateur et unifiant de cette force d’union.

L’amour irradie ; l’amour contamine, il se répand et enveloppe l’intérieur comme l’extérieur de ce qu’il touche. Il est un souffle de vie qui s’offre sans retenue au sein d’un espace infini. À nous d’en être le relais pour qu’il imprègne avec brio, l’ensemble des relations humaines.
Ne pas avoir peur d’aimer c’est donc renoncer à prendre pour soi, refuser de capter l’énergie à son profit et endosser le rôle de diffuseur d’essence sans autre souhait que celui de participer pleinement au devenir aimant de l’humanité.

Essentiel !

 

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