Pas possible
Pas possible.
Il suffit d’un pas pour amorcer une nouvelle direction.
Il suffit d’un pas pour démarrer sur un nouveau chemin.
Il suffit d’un pas pour initier une nouvelle promenade de santé ou l’ascension d’un mont encore inexploré. De multiples pas possibles s’offrent à chaque instant comme opportunités pour sortir d’un « sur place » confortable ou inconfortable, mais très peu évolutif.
Tout incite à avancer et à fouler le terrain de l’avenir avec des chaussures appropriées. Mais sur la carte des pas possibles, l’histoire ne s’attache pas qu’aux godillots. Elle implique aussi la tête, le corps et les pieds qui se rendent à demain, en pleine et en bonne conscience, arpentant divers chemins. Chemin buissonnier, chemin de traverse, chemin de plaine, chemin de randonnée ou chemin vicinal. Le chemin est un tracé maintes fois emprunté qui sillonne l’espace pour mener quelque part.
Et le chemin du disciple n’échappe pas à la règle ; il serpente sur des contrées variées, contourne moult difficultés pour mener plus loin dans des zones de conscience toujours plus élevées. C’est un chemin de grande randonnée avec des passages d’escalade, des endroits dangereux, des traversées arides et même des traversées à vide qui n’ont rien d’une promenade d’agrément.
À chaque instant, sur ce chemin, un pas possible se propose, pour conduire au service sans toujours mesurer l’exigence qu’il impose. Car servir n’est pas de tout repos ; ce n’est pas un loisir, c’est un parcours ; un parcours balisé de repères subtils et d’épreuves manifestes.
Les pas possibles sur ce chemin d’évolution permettent d’ouvrir les horizons, de découvrir l’inexploré et d’enrichir chacun d’expériences qui font grandir ; car à regarder le monde depuis nos certitudes, nous n’apprenons rien ! À écouter ce qui se dit depuis nos seuls savoirs, nous restons étanches au vivant en perpétuelle actualisation.
Pas possible !
Et voilà une locution qui inhibe avant tout mouvement un pas possible vers un ailleurs qui pourrait ébaucher un futur désirable.
Selon la qualité de notre énonciation, nous ouvrons sur l’avenir ou perpétuons l’hier. Les « pas possible » qui expriment la limite ou l’interdit se prononcent haut et fort, mais aussi parfois muettement. À nous de les débusquer pour retrouver le chemin joyeux de l’énonciation qui rendra tous nos pas possibles pour entreprendre ensemble la grande randonnée du service ou chacun, chacune autorisera la survenue de rapports harmonieux.
De « pas possible » en pas possibles, nous gravissons le mont joyeux de la fraternité, jusqu’au pic du possible.
Pas possible !