Quoi de neuf ?
Dix lettres et une question de taille ! Quoi de neuf ?
Une question qui peut rythmer l’existence et que nous posons parfois à un autre quand nous ne l’avons pas vu depuis quelque temps. C’est alors « un quoi de neuf » d’entrée en matière, pour lancer une discussion, pour se dire d’une certaine façon que l’on reprend les choses là où on les avait laissées. Mais quoi de neuf, dans nos jours, dans nos nuits, dans nos affaires, dans nos faires, dans nos taire et dans nos dires ? Quoi de neuf dans notre actualité qui marquerait une avancée, une transformation, une naissance ou une mort ?
Dix lettres pour une question que l’on se pose rarement à nous-mêmes et qui pourtant interroge l’état de notre conscience. Qu’avons-nous vu, entendu, senti, goûté, compris aujourd’hui et dans quelle ambiance avons-nous vécu la journée ? Étions-nous en phase avec les situations et les entendus que nous avons croisés ? Une information nous a-t-elle donné à penser ? Certaines visions ont-elles réorienté notre regard ? Avons-nous cherché à approfondir une idée, une pensée, un point de vue ? Et qu’avons-nous relayé des vibrations du monde dans lequel nous nous sommes mus ? Car que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non, nous passons, relayons les états qui nous habite au fil des heures, émanant dans l’entour nos états d’être conscients et inconscients et colorant ainsi, le monde de ce que nous lui offrons.
Quoi de neuf sur le plan du senti ? Quelle attention, quel soutien portons-nous au monde, à sa beauté, à sa laideur, aux mots que nous avons choisi d’écouter, aux nouvelles qui bien souvent n’ont rien de nouveau ? Quoi de neuf ?
Question capitale, car si nous ne trouvons rien à répondre, c’est que nous passons nos jours, nos nuits à faire du même, à penser du même, contents ou mécontents de nous-mêmes, selon le regard porté sur cette drôle de question pourtant cruciale si nous cherchons à piloter notre conscience. Mais quand rien de neuf répond au quoi de neuf, quand le constat remplace la question, la curiosité s’est parfois fait la malle ; et nous voilà à trier nos malles, à ranger le passé, satisfaits ou insatisfaits de nos histoires, mais peu enclins à les questionner. Mais, quelle suffisance ! Comme s’il suffisait de se suffire à soi-même pour évoluer !
Nous sommes des êtres sociaux, reliés, interreliés ; même l’ermite lit dans les jours et les nuits ce que le grand livre de la nature humaine enseigne, s’il a choisi l’isolement pour se rencontrer, et rencontrer en lui l’universalité.
« Quoi de neuf », interroge ce que nous avons accueilli de l’autre, du monde ; chaque jour, chaque nuit, c’est un coup d’œil conscient sur le chemin de l’avancée ou du sur place.
« Rien de neuf » vient nous dire que nous avons été absents à l’instant traversé, que notre exigence tyrannique nie parfois nos infimes progrès ou que nous avons oublié de nous octroyer une pause conscience pour tirer une valeur d’enseignement de notre réalité du jour.
Mais un « rien de neuf » authentique qui répond à un « quoi de neuf »attentif, est déjà un impact qui se répercute sur le chemin de la conscience.
Eh oui, nul n’échappe à l’évolution !