Refus
Cinq petites lettres qui s’allient et s’ordonnent dans refus, surfe ou fuser pour nous conduire à voyager dans des mondes inusités ou nous inviter à stagner.
Refus d’avancer ou refus d’évoluer.
Refus du mur ou refus d’aller dans le mur.
Refus de survivre ou refus de vivre.
Refus de parler ou refus du silence.
Certains refus empêchent de surfer sur les flots de l’éventuel pour laisser fuser l’inédit.
Le refus fuse ; il surfe parfois sur la vague d’une apparente acceptation pour mieux pénétrer certains espaces relationnels. Il prend aussi l’habit d’inertie pour éviter d’avoir à se confronter à des zones d’inconfort ou de nouveautés.
Quand il surfe et fuse sans conscience, nous restons prisonniers de ses lettres et oublions que les mots proviennent de contrées qui restent à explorer pour saisir ce qu’ils traduisent véritablement.
L’attachement à nos définitions, à nos premières lectures, à nos jugements rapides qui fusent plus vite que leurs lumières, coupe du vivant en mouvance permanente.
Notre histoire, l’histoire de notre savoir, celle de nos apprentissages heureux et malheureux, celle de nos relations qui s’échelonnent sur une échelle de satisfaction à large spectre, définit l’orbe de nos refus et de nos adhésions.
Ces espaces ouverts ou fermés selon que nous allons dans le sens passé ou futur, sont des terrains fertiles où se cultivent progrès et régression.
Refus d’avancer quand il s’agit d’aller dans le mur ou refus d’avancer et de sauter le mur pour surmonter les difficultés.
Refus de survivre ou de vivoter, sans autre perspective que de répondre aux besoins basiques pour épouser la Vie et son lot d’expériences.
Refus de parler pour ne rien dire ou refus de dire et de s’expliquer quand un autre convoque à trahir ou à nous justifier.
Refus du silence, quand il nous met en phase avec la vacuité et nous effraie au point que nous bavardons muettement pour ne pas le subir.
Les refus fusent tous azimuts ; ceux-ci et bien d’autres encore.
Certains sont salvateurs, d’autres expriment des peurs, d’autres encore révèlent une incapacité de s’ouvrir à l’inconnu. Ils disent nos fonctionnements psychologiques et nos dispositions à surfer sur de nouvelles dimensions pour inventer demain.
Chaque refus donne l’occasion de nous interroger, si nous ne refusons pas d’évoluer.
D’où vient-il, de quoi nous protège t-il ?
Son empreinte sert-elle, un possible, un impossible, un utile, un futile ? En quoi est-il bon pour l’ensemble ou le particulier ?
Ainsi à force de se pencher sur nos refus et de les analyser, l’occasion de surfer sur nos références passées pour apprendre à laisser fuser l’insolite des coquilles de nos habitudes, se présente.
Férus de nos refus, fusant sans même que nous les pensions, osons surfer sur les opportunités d’accueil pour trouver la légèreté de l’accord.
Cinq petites lettres qui s’allient, s’ordonnent et se mêlent à d’autres pour sortir des textes tout tracés. C’est ne rien se refuser !