Riche de toi, riche de nous, pauvre de moi !
Toute richesse non partagée appauvrit.
Elle vient dire l’inessentiel glorifié d’importance, qui fort d’avoir, se targue d’être.
En oubliant que nous sommes un parmi tous et que seul sans tous, nous ne survivrions pas, nous justifions nos avoirs mis au coffre pour ne pas devoir les partager.
Quand l’avoir est une espèce sonnante et trébuchante, c’est une particule que l’on peut échanger, attribuer, diviser mais si nous en cédons une partie, elle nous échappe et laisse trace de carence.
A moins que l’avoir ne se prête et permette à la chose de s’offrir de mains en mains sans jamais se fixer chez un particulier, restant à disposition de chacun, pour le bien de tous, sans heurts ni irritation de n’être pas immédiatement satisfait. L’avoir alors est à tous, en fonction des besoins dans le respect des rythmes pour y avoir accès.
Avoir se compose du « a » privatif qui se colle à « voir » et peut masquer la vision au point de l’aveugler. C’est une façon de voir !
Ainsi avoir cache parfois nos véritables richesses ; celles qui, avant d’être quantitatives témoignent de qualités qui rayonnent naturellement et sans restriction. Ce capital qualitatif, comme le nuage de Tchernobyl, ne se limite pas aux frontières de nos territoires. Il colore l’ensemble de l’éther par la puissance de sa concentration.
Au baromètre des forces subtiles, il n’est pas répertorié mais vient cependant brouiller les mesures habituelles de tout ce qui se veut chiffrable.
Les banques de connaissances sont consultables par tous. Sur les réseaux manifestes ou subtils chacun peut se connecter et diffuser sans chercher à cacher ce qu’il a perçu, compris, reconnu salutaire.
La propriété intellectuelle jalousement gardée, fait de nos savoirs, des objets figés quand ils pourraient être des tremplins pour concevoir des compréhensions plus globales. Cessons de protéger farouchement nos compétences et nos acquis ; offrons-les à tous, et élaborons de concert les idées qui engendreront les bases d’un nouveau monde.
Il n’existe pas de banques de qualités, où nous pourrions retirer d’un compte privé, des lingots de bonté, de beauté ou de vérité.
Ces richesses se cultivent sur nos terres intérieures et ne peuvent se scinder au prorata des parties concernées ; elles viennent enrichir celles et ceux qui les reconnaissent et prouvent que c’est ensemble que nous les faisons croitre pour le bien collectif.
A l’école de la Vie, ce sont ces qualités qu’il faut faire fructifier, pour souscrire à l’avenir commun de chaque être sur Terre, offrant notre meilleur en toute humilité.
Seul le partage enrichit.
Nul n’est autosuffisant, quoi qu’on en pense. Richesse sans générosité n’est que pauvreté qui s’ignore.
Riche de toi, riche de nous, pauvre de moi !