Sacré virus
Ce n’est pas en marchant sur la tête qu’on atteint le ciel plus facilement.
Ce n’est pas en répétant et en répétant à l’envi des solutions qui s’emballent, faute d’efficacité avérée qu’on avance véritablement ensemble vers la résolution des problèmes qui nous assaillent.
Alors ?
Alors, stop !
Contaminés, contaminants, contacts contactés ou sans contacts, force est de constater que nous vivons sur une même planète ; globalement concernés par ce qui arrive à tous, nous sommes universellement touchés par un virus qui joue à cache-cache avec nos solutions, non pas parce qu’il est plus malin que nous, mais parce qu’il provient de sources plus globales.
À un problème, une solution
À une solution, son problème
À peine alpha éradiqué, bêta prend le relais pendant que gamma se met déjà en embuscade pour être prêt à dégainer ses atouts viraux, histoire de ne laisser à personne le loisir de dire que les gestes barrières sont là pour nous protéger.
Le monde est malade, malade d’inégalité, malade de pauvreté, et nous nous occupons quasi exclusivement d’un virus à coup de milliards dépensés quoiqu’il en coûte, sans imaginer qu’une telle mobilisation pourrait éradiquer la famine dans le monde, régler les pauvretés endémiques et permettre de développer l’instruction minimale qui permettrait à chacun d’emprunter un chemin qui mène à l’autonomie.
Nous marchons sur la tête et avons perdu le sens des priorités. Les services publics qui devraient être, là où ils existent, la gloire de l’humanité sont en mal de reconnaissance ; ils représentent les prémisses de ce que devrait être le Soin commun à nous porter mutuellement, car tout dans l’univers est fractal d’un ensemble solidaire. C’est en développant cette approche holistique que nous donnerons à notre universalité humaine ses lettres de noblesse.
Comment traiter les flux migratoires de façon collective, comment traiter les catastrophes naturelles et anticiper leurs conséquences, comment penser le monde comme un ?
Sacré virus que le dérèglement climatique, sacré virus que les bénéfices insensés qui affament le monde, sacré virus que l’exploitation des uns par les autres ; bien plus mortels, bien plus invalidants que les quelques milliers de cas qui affolent nos hôpitaux.
Nous avons ensemble une opportunité de traiter la contagion universelle des maux qui assaillent notre planète, et nous sommes en potentialité d’agir pour un nouveau défi.
Sommes-nous tous dans le même bain ? Imaginons-nous de pseudofrontières qui permettraient de mieux tirer nos épingles d’un jeu de dupes qui nous échappe ?
Le monde est malade ; il donne à tous l’occasion d’apprendre ce que doit être la viralité universelle ; il invite chacun à cultiver la joie de l’acteur et du penseur qui inscrit sa pierre dans l’édifice commun, récusant toute tentation d’endosser l’habit du mouton de Panurge en mal de réflexion.
La famine, les réfugiés climatiques, les inégalités Nord-Sud, Est-Ouest ne s’arrêtent que sur les zones d’inconscience et de mépris.
Quel vaccin pour la famine ?
Quel vaccin pour le dérèglement climatique ?
Quel vaccin contre la peur de l’autre ?
Quel vaccin de conscience pour une vision large, un esprit ouvert qui permettrait de traiter les causes et non les effets des maux que nous avons initiés ?
Dans une société qui se leurre, et campe dans des certitudes imbéciles quand elles ne sont pas assassines, le « ne pas prendre le risque » s’érige en norme mortifère.
Ne pas prendre le risque d’accueillir plus de migrants.
Ne pas prendre le risque de réduire notre consommation.
Ne pas prendre le risque de limiter nos communications en choisissant ce que nous partageons sur le web.
Ne pas prendre le risque de contester.
Ne pas prendre le risque de penser et accepter béatement toutes les insanités énoncées quotidiennement comme des litanies.
Vaccinons-nous contre les préjugés ; cherchons à voir derrière cette universalité du virus qui s’invite sur la planète comme un beau diable comment développer l’immunité de cœur pour accueillir et développer non pas des barrières, mais des liens qui conduiront à la fraternité universelle, éradiquant sans rappels, les variants que sont la faim, la pauvreté et le non-accès aux ressources premières.
L’univers nous informe, mais qu’apprenons-nous de lui ? Tout en son sein fonctionne de façon solidaire ; or nous avançons en ordre dispersé, sans conscience de l’entité Une qui évolue sans masque, sans fard, mais qui n’apparaît pas encore, aux yeux de celles et ceux qui répondent à la peur de l’autre et à la séparativité.
À force d’envisager des solutions qui ne marchent pas, peut-être va-t-il falloir penser plus intelligemment.
Possible ?
Souhaitable !