Sans trame, c’est le drame

 In La rubrique de Frédérique

Le drame de l’âme provient d’une équation qui cherche à s’écrire ; l’existence résulte d’une inscription mathématique sur une toile qui nous a conçus, nous porte et nous accompagne. De ce rapport accordé ou désaccordé naissent les affres d’une dualité qui s’éprouvent sur le théâtre de la manifestation et se résolvent par réduction progressive de l’écart séparant l’essence de l’existence. Sans trame, c’est le drame car rien ne peut s’écrire. Sans matrice, pas de création. Sans ciel, pas d’étoile. Sans autre, pas de moi.

Rien ne se découvre hors d’un contexte et cela traduit une unité subtile au-delà du visible dans les contrées de notre véritable identité.
Aucune cellule ne vit hors d’un environnement qui lui a donné corps.
Aucune idée ne se propage sans espace de diffusion.
Aucun émoi ne se développe sans cadre propice à son épanouissement.
Aucun être ne vient au monde, sans avoir été conçu par la rencontre de deux polarités.

A tout instant, à tout niveau, l’union existe. Elle est si naturelle qu’elle s’efface comme l’écran sur lequel tout s’inscrit.
Nous ne nous attachons qu’au film qui se déroule, qu’aux faits qui se manifestent sans réaliser qu’ils n’apparaissent que grâce à l’écran qui les accueille.
Nous sommes dans, sur écran dans un écrin qui nous contient et nous permet d’aller à la rencontre des multiples aspects du vivant en mouvement pour découvrir que l’amour est le fondement même de notre existence.

Entre l’abeille et la fleur, une alliance subtile et instinctive qui révèle un accord spécifique extrait d’une partition globale.
Accord entre le ciel et la terre que joue l’arbre ou la plante.
Entre la terre qui se laisse pénétrer et le ver qui sans elle, ne pourrait évoluer.
Entre l’air et celui qui le respire.
Entre le dit et l’entendu.
Entre le parfum et le senti.
Entre celui qui écrit et la feuille qui lui sert de support.
Entre celui qui lit et le texte qui se propose.
Entre les pensées et les mots qu’elles suscitent.
Entre l’auteur et le lecteur, une communion… ou une répulsion qui n’est autre qu’une union qui se cherche mais ne se trouve pas !

Accords parfois caducs, désaccords, que nous devons transformer mais qui témoignent d’une interdépendance constitutive obligeant chaque parcelle vivante à une coadaptation.
L’équation de toute chose doit tendre vers l’unité ; elle doit aboutir à une adéquation totale entre les deux faces d’une relation formelle, sensible, subtile au point que les pôles fusionnent pour ne faire qu’un.
Une fraction n’est qu’un rapport qui cherche l’unité. Quand le numérateur et le dénominateur s’accordent, la fraction se réduit et l’unité apparait. Ainsi en fractales apparaissent les multiples fractures qu’il nous revient d’unir.

Seuls, nous ne sommes rien du tout.
Quand nous réaliserons que chacun de nos pas au quotidien, exprime l’amour qui cherche à éclore, sous les apparences trompeuses des différends, alors nous nous lèverons chaque matin, heureux de nous unir à la journée qui commence car nous saurons qu’elle est une trame qui nous portera jusqu’au bout du jour.

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