Sourire n’est pas soupir

 In La rubrique de Frédérique

 

Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour constater que dans une ambiance sourire, la vie est plus légère que dans un bain de soupir. Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour le comprendre ou l’éprouver et il n’est pas non plus nécessaire d’être saint-cyrien pour réaliser qu’il nous est donné à chaque instant l’occasion de sourire ou de soupirer.

Et là nous donnons à l’alentour un air léger ou pesant, sans réaliser que nous contribuons à la pénibilité ou à l’embellissement du travail humain. Car c’est un travail que d’exister, c’est un travail que d’évoluer, c’est un travail que de se situer dans le grand champ de nos possibles et de nos impossibles.
Lorsqu’on croise quelqu’un qui sourit, qui sourit à ses pensées, qui sourit aux anges, qui sourit à un autre au bout des ondes, qui sourit à celui ou à celle qui lui fait face, si l’on est prêt à accueillir, on sourit intérieurement.
Dans le cas contraire, on soupire ! on soupire de ne pas éprouver cet état ou de voir nos congénères en proie à quelque chose qui peut même nous sembler obscène, tant notre réalité semble lourde.

Mais si dans une mer de soupirs, nous percevons l’incongruité de cette note basse fréquence quand des aigus joyeux pourraient s’insinuer, nous sommes prêts à sourire, voire à rire sous cape, tant les soupirs semblent surfaits.
Il est plus facile de soupirer parfois pour dire sa plainte. Cette plainte qui témoigne d’un manque ; cette plainte qui d’une certaine façon convoque l’autre à nous reconnaître et éventuellement à nous secourir s’il n’est pas totalement inhumain. Le sourire est un don, le soupir un appel qui se double d’une offre de mal-être qui s’avère inopportune.

À choisir, mieux vaut donc offrir un sourire qu’un soupir. Mieux vaut apprécier le verre à moitié plein que de se désoler de son côté à moitié vide, car dans un cas comme dans l’autre nous aurons autant à boire.
La gratitude éprouvée à se désaltérer fera croître la légèreté, alors que l’attention portée sur le trop peu décuplera le ressentiment de n’avoir pas plus.
Quand on est plus en mesure de voir le positif dans ce qui est proposé, on soupire et l’on oublie de sourire. Mais quand on perçoit dans la danse du vivant le mouvement qui peut, en allant du visible à l’invisible, transformer les soupirs en sourires, on fait croître l’amplitude de l’ensemble des sourires qui s’échangent autour de nous.

Souriez, cela rend léger, cela remplit d’espoir celles et ceux qui parfois soupirent, car ils ne savent pas encore que le sourire est une solution pour rencontrer toujours plus facilement ce qui se propose intérieurement, extérieurement, pour qu’ensemble nous avancions.
Alors sourire ou soupir, il faut choisir ! Mais là, y a pas photo on sait immanquablement ce qui est bon pour l’ensemble des Terriens.

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