Soyez vous-même
Soyez vous-même, les autres sont déjà pris, disait Oscar Wilde ; mais c’est quoi être soi-même ? Ce n’est pas être sa tête, son corps, ses émotions, ses idées, ses espoirs, ses désespoirs, son présent ni son devenir ; c’est quoi être soi-même en dehors de notre rapport aux autres ?
Nul n’est jamais seul dans ce vaste monde et nous ne nous reconnaissons que dans le regard des autres. Sans le miroir que nous présente notre alter ego, nous ne savons pas nous situer, nous ne savons pas le situer dans le vaste ensemble qui nous contient tous deux, et toutes celles et ceux, humains, animaux, végétaux, minéraux qui peuplent notre espace et une partie de l’Espace.
Être soi-même suppose de partir en quête de ce que l’on est, mais aussi de savoir d’où l’on vient ; nous ne sommes pas uniquement le fruit d’une copulation, nous ne sommes pas qu’une identité sur papier, bien que l’importance d’être nommée est sans doute essentielle. Mais c’est un essentiel qui s’inscrit dans un bain d’essentiel, plus grand encore ; un essentiel qui n’éclaire qu’un petit bout de ce que nous sommes, car nous sommes un halo d’essentiel qui prend place dans un essentiel qui nous dépasse.
Au-delà de nos corps, de nos noms, de nos projets, et de nos ambitions, nous sommes un petit bout de Réel en incarnation. Un petit bout d’un essentiel si grand que nous ne nous le représentons pas ; un petit bout qui cherche à inscrire ce qu’il est, dans le grand champ de la manifestation.
Du subtil infini au dense défini, l’essentiel poursuit le même but, montrer l’unité de tout ce qui est à travers la diversité sans bornes du monde des apparences dans lequel nous avançons. Et ce n’est que pour évoluer que nous avançons…
L’essentiel est donc d’avancer et d’être soi-même. Pour cela, il faut nous reconnaître comme des êtres en chemin qui ne s’arrêtent pas aux premiers éléments qui définissent leur identité. Il ne s’agit pas de se contenter d’une identité basique et de se reposer sur les lauriers d’un savoir sur soi obsolète, mais figé dans le marbre d’une mémoire ou d’un conditionnement.
L’essentiel c’est le nous ; l’unité ; la communauté de conscience qui gît sous les apparences ; c’est l’âme qui abreuve le moment présent passé futur de ses qualités et nous fait exister.
Être soi-même, c’est aussi en être digne représentante, digne représentant et prouver que ses qualités sont en passe de s’incarner ici-bas, à travers nous.
Soyons nous-mêmes des penseurs d’essentialité, des passeurs d’essentialité, pour imprégner l’ensemble de nos relations et faire croître l’unité dans chacun des rapports qui se nouent en existence.
Soyons nous-même et acceptons de ne pas être plus ; mais acceptons aussi de ne pas être moins.
Cela ne veut pas dire contente-toi de ce que tu as, ni contente toi de ce que tu es, mais fais toujours de ton mieux, car c’est la seule voie qui conduit à l’être essentiel qui t’anime.
Ben voilà, y’a plus qu’à !