Stabilo

 In La rubrique de Frédérique

Les stabilos sont toujours fluo ; certains fluent en pastel, d’autres en tape-à-l’œil, mais tous sont lumineux et parsèment les textes parcourus de touches de couleurs qui signent, y compris lorsque nous avons oublié les lignes surlignées, un intérêt pour les idées soulignées. Il arrive qu’à la relecture, des passages stabilotés interpellent à nouveau, tant ils semblent justes et pertinents.
Mais attention, il y a un biais !
Si l’écrit surligné se parcourt rapidement au fil du surlignage, il éteint la curiosité en la restreignant aux choix d’hier ; et c’est ainsi que se peaufinent nos croyances. À ne voir que ce que nous avons déjà vu, ou à ne s’étonner que de ce qui nous a déjà interpellés, nous renforçons tous nos déjà ; déjà su, déjà vu, déjà entendu, déjà compris, persuadés de l’objectivité de nos démarches.

L’attrait pour cette lecture rapide se retrouve dans le péremptoire des diagnostics éclairs, appliqués à nos congénères. Nous ne les marquons pas au fer rouge ou blanc, mais nous les affublons souvent d’étiquettes qui ne collent pas à leur peau, mais à notre regard.
C’est ainsi que les premières impressions vis-à-vis de telle ou tel restent longtemps en mémoire. Quand elles sont bonnes, nous courons le risque d’être déçus ; mais si elles le sont moins, ce n’est pas le danger d’être agréablement surpris qui surgit naturellement, mais le filtre « couleur méfiance » que nous avons engrammé à demi consciemment, qui englue incognito nos jugements.
Notre réalité résulte d’impressions, de perçus sensoriels, de vécus conscients et inconscients qui forgent une évidence que nous ne réinterrogeons pas, tant elle paraît vérité. Et pourtant, l’apparence n’est qu’un décor qui change selon les actes et les scènes de la vie quotidienne.

 La physique quantique affirme que tout est énergie ; elle a démontré que deux particules appariées une fois le restent à jamais et maintiennent l’une avec l’autre un rapport indéfectible et immédiat, quelle que soit la distance qui les sépare. Quand l’une est informée, l’autre l’est aussi, et si la réalité les montre disjointes, le réel fait état de leur inséparabilité. Il en va de même pour les humains, multiples particules du corps humanité.
Nous sommes appairés aux personnes que nous avons rencontrées dans cette vie ou dans d’autres et nous restons liés par-delà les distances et le temps. Cette analogie rapide donne un aperçu de ce que recouvre l’histoire karmique que nous avons en partage.
Appariées, les particules réagissent à l’identique au sein d’un ordre qui les dépasse, mais les humains peuvent apprendre en conscience que les milliards de particules qui constituent l’humanité répondent également à des jumelages qui se combinent dans un foisonnement dont l’organisation intérieure nous échappe. Le phénomène est immensément plus complexe, mais le processus est le même. Chaque élément particulier traité, et si possible bien traité peut activer la contagion quantique et la cultiver sans modération.

En surlignant nos engagements sur la feuille du quotidien, en méditant, en pratiquant l’innocuité, le don de soi et en participant au bien commun, nous concourrons au mieux-être de la Terre et de tous les Terriens. Mais il faut sans cesse relire et revoir en profondeur ce que nos textes stabilotés occultent. L’apparence est une construction, perpétuée sans être réinterrogée. À nous d’explorer nos appariements, de transformer le présent débarrassé des scories du passé et de construire autrement un futur plus aimant.

Contact Us

We're not around right now. But you can send us an email and we'll get back to you, asap.

Start typing and press Enter to search