Tous les mêmes !
Aujourd’hui, l’information fustige les manquements, les incohérences, les trahisons et les fautes de ceux qui, sous le feu des projecteurs, ne sont en réalité qu’un miroir de nous-mêmes. Les hommes politiques offrent un spectacle de ce que nous sommes : des hommes, des femmes capables du meilleur comme du pire, pris en étau entre l’aspiration à servir des principes, des idées, des idéaux, et le sourd désir de nous servir en priorité, quitte à trahir notre intégrité morale. Ceux qui ont en charge la responsabilité de l’ensemble sont aussi ceux qui présentent nos écueils et dévoilent ce que nous sommes véritablement. Le monde, dans son actualité, est un reflet de notre humanité et nous aurons beau crier au scandale, jouer les vierges effarouchées et demander la démission de nos gouvernants en cas d’ignominie, cela ne changera rien.
Qu’avons-nous à apprendre de ces tribulations et en quoi y contribuons-nous ? Quels sont les principes qui gouvernent nos vies et les difficultés que nous éprouvons à nous y conformer ? Faisons-nous véritablement preuve de franchise au quotidien ? Ou faisons-nous la part belle à de menues compromissions, histoire d’en tirer avantage, d’avoir la paix, d’être appréciés, de ne pas décevoir, par faiblesse, par peur, par convoitise, par calcul, par intérêt ?
Pour qui, pourquoi et par quel mécanisme intérieur arrivons-nous à nous enliser dans nos incohérences, nos égoïsmes, nos machiavélismes ? La responsabilité est-elle pour nous une valeur phare ? En prenons-nous la mesure dans ce qui nous arrive ? Ou avons-nous tendance à prendre l’autre pour excuse ou à accuser le sort de nous desservir, voire de s’acharner contre nous quand les désagréments physiques, relationnels, familiaux, professionnels nous assaillent ? Sommes-nous engagés dans des actions en faveur du collectif ou attendons-nous que d’autres le fassent et trouvent des solutions pour notre « bien vivre ensemble » ?
Nos hommes et nos femmes politiques ne sont peut-être pas parfaits, mais au moins ils s’engagent pour la cité et prennent le risque, en pleine lumière, d’être passés au crible des valeurs que nous prônons, mais que nous n’appliquons pas forcément. Et il suffit qu’une tête tombe pour que, comme un seul homme, l’ensemble vociférant d’une population s’indigne contre la turpitude de l’autre, soudain brandi tel un « épouvantable », ce qui autorise la vox populi à s’illusionner sur leurs galons d’authenticité, de vérité, de pureté, voire de sainteté.
« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Ce texte se veut un clin d’œil à toutes les saintes-nitouches et tous les saints-nitouches qui n’ont jamais l’air d’y toucher ! Le remède est à l’intérieur de nous, et c’est à nous qu’incombe la responsabilité d’honnêteté, de cohérence et d’irréprochabilité. Quand nous serons irréprochables, les hommes politiques les plus intègres seront alors portés au pouvoir.
En attendant, plutôt que de s’offusquer des vilenies d’autrui et de noircir ceux qui, comme nous, ont leurs taches d’ombre et de lumière, attelons-nous à notre propre transparence pour construire un monde plus lumineux.